La pratique du jeu vidéo peut parfois être assimilée à l’idée d’un repli sur soi et d’une forme de sédentarisation.

Pour Serge Hascoët, ancien directeur créatif chez Ubisoft, au contraire le jeu vidéo peut conduire à un développement du lien social et à une meilleure connaissance de soi-même.

La nouvelle place du jeu vidéo analysée par Serge Hascoët

La place prise par le jeu vidéo au sein des familles françaises depuis plusieurs années est de plus en plus importante.

Le gaming est devenu un hobby pratiqué en famille au même titre que le sport et les jeux de société.

Ainsi, par l’usage collectif qui en est fait et l’appropriation qui en découle, Serge Hascoët souligne que le gaming permet de créer du lien entre parents et enfants, ainsi qu’entre amis, lorsque l’activité se déroule en dehors du cadre familial.
Par ailleurs, Serge Hascoët souligne que le lien créé n’est pas seulement visible dans la vie réelle mais peut également se développer en ligne.

En effet, afin de progresser dans les différents niveaux du jeu et de franchir les obstacles, le joueur a besoin de solliciter ses pairs et de communiquer avec eux.

Le jeu vidéo est alors appréhendé comme un vecteur de lien social puisqu’il oblige le joueur à appréhender l’autre, à analyser son comportement et à développer la communication avec lui.

Dans ce cadre, Serge Hascoët considère que le rôle du jeu vidéo au sein de la société peut être repensé.

Le jeu vidéo est une activité collective selon Serge Hascoët

Serge Hascoët invite à repenser le rôle du jeu vidéo

L’ensemble des aspects positifs permis par le jeu vidéo amènent ainsi Serge Hascoët à le considérer comme un véritable outil.

Le créatif souligne en effet que le gaming peut être un moyen pour lutter contre la dyslexie ou d’autres difficultés scolaires.

Il peut également être envisagé comme un moyen de vulgariser certaines informations, comme dans le domaine scientifique par exemple. Cela avait d’ailleurs été le cas il y a quelques années, en septembre 2019, dans le cadre d’un partenariat entre l’École Polytechnique et Ubisoft afin de créer un cercle vertueux entre sciences et gaming.

Un gamelab avait alors été mis en place pour explorer de nouvelles formes d’associations et créer une relation donnant-donnant : la science permettrait une amélioration de la réalisation des jeux vidéo tandis que le gaming serait utile pour permettre l’accessibilité de certaines informations.

Le jeu vidéo peut également être perçu comme un outil de promotion culturelle et de certains lieux, provoquant une sorte de « tourisme virtuel ».

Le jeu vidéo au-delà du virtuel : la vision de Serge Hascoët

Serge Hascoët souligne qu’un nouveau phénomène s’est développé ces dernières années : le « tourisme virtuel ».

Les jeux vidéo ont en effet conduit à la découverte de nouveaux lieux et territoires, comme l’Italie dont les paysages ont été popularisés par le succès d’Assassin’s Creed.

Les guides touristiques de la ville de Florence proposent désormais des tours dédiés à la découverte des célèbres lieux du jeu.

Cette transposition du jeu vidéo dans le réel s’explique par la fidélité des territoires recréés par les équipes créatives au réel.

En effet, Serge Hascoët souligne que le réel constitue le point de départ de toute création. 

Un jeu réussi implique d’observer le terrain et même de s’y rendre afin de pouvoir le sentir et de le recréer de la façon la plus réaliste possible.

Les évolutions créatives, l’utilisation des nouvelles technologies et le virage éditorial insufflé par Serge Hascoët ont permis à Ubisoft de proposer des jeux dits « à monde ouvert » qui ont constitué un véritable tournant pour les joueurs.

Le joueur est ainsi davantage responsabilisé dans les choix et les opportunités qui s’offrent à lui. Il évolue alors dans un scénario où rien n’est écrit d’avance conclut Serge Hascoët.