Il ne se passe pas un jour sans qu’une actualité liée à la blockchain ne fasse les gros titres : NFT, nouvelle crypto monnaie, innovation…
Pour Serge Hascoët, la blockchain crée de nouvelles opportunités pour l’industrie vidéoludique, l’obligeant à prendre en compte ces nouvelles données et à se réinventer en conséquence.
Toutefois, il est nécessaire de la réguler et de se questionner sur les notions de valeur et de rareté afin de garantir un modèle pérenne.
En quoi la blockchain pousse-t-elle le jeu vidéo à innover ? Et en quoi cela modifie le comportement et les usages des joueurs ?
Serge Hascoët décrypte ce phénomène nouveau.
Pour Serge Hascoët, les NFT renforcent la place du joueur dans le jeu
Serge Hascoët souligne que depuis plusieurs années déjà, la place du joueur n’a fait qu’évoluer avec l’objectif d’en faire une pièce maîtresse au sein du jeu.
Avec l’émergence des jeux à monde ouvert, le gamer était incité à être davantage maître de ses choix et à saisir les opportunités qui s’offraient à lui.
Avec les NFT, un nouveau cap est passé afin d’atteindre un nouvel équilibre entre les gamers et les développeurs. En effet, le gamer est ainsi passé de la position du consommateur, dans un modèle « pay to play », à celle du produit, à travers les datas générées par ses comportements dans les jeux « free to play », à prochainement celle d’un partenaire ou investisseur dans le modèle « play to earn ».
Les joueurs deviennent ainsi des créateurs et espèrent de leurs créations qu’elles leur permettent de générer de la valeur dont ils pourront bénéficier.
Pour Serge Hascoët, le joueur détient désormais un rôle actif dans la conception de son univers et du jeu.
Le temps passé sur le jeu, l’implication du gamer et ses contributions à l’environnement virtuel dans lequel il évolue sont désormais récompensés et apparaissent finalement comme une évolution logique de la place du joueur.
Ce nouveau modèle peut apparaître comme une sorte de retour sur investissement en donnant aux joueurs la propriété de leurs créations.
Les NFT ouvrent de nouvelles perspectives pour le jeu vidéo selon Serge Hascoët
Afin de permettre aux joueurs d’être véritablement les propriétaires de leur création, un nouveau modèle « create to earn » est en train d’émerger. Selon ce dernier, les objets créés par les gamers ne devraient pas être restreints à l’univers d’un seul jeu mais devraient pouvoir être transposés d’un jeu à l’autre. Pour Serge Hascoët, cette condition fait sens puisqu’elle répond à la nature décentralisée de la blockchain et des jeux.
Toutefois, Serge Hascoët souligne qu’une réflexion sur la notion de rareté doit être développée.
À l’heure actuelle, la rareté des NFT, et les prix qui en découlent, sont définis de façon artificielle et arbitraire, sans questionnement sur la valeur et le sens.
Il semble indispensable d’aborder ces questions afin de donner du sens à l’univers des NFT, à leur valeur et de créer des conditions de jeux qui soient pertinentes et permettent de faire émerger un nouveau modèle pour les jeux vidéo.
Selon Serge Hascoët, le véritable avantage de la blockchain et des NFT dans l’univers du gaming est qu’ils permettent de placer le joueur dans la position d’un partenaire, d’un investisseur ou d’un entrepreneur qui partagerait un intérêt commun : la proposition d’une expérience populaire à travers la création de son NFT, qu’il s’agisse d’un lieu, d’un objet ou encore d’un personnage.
Dans cette perspective, le joueur devient l’artisan de son univers de jeu, en choisissant par exemple de faire un golf, un roller coaster, un jeu de jardinage ou d’aventure… dans le terrain qu’il aura acheté dans l’univers qu’est le metaverse.