Pendant plusieurs années, Serge Hascoët a été à la tête de « L’éditorial », le pôle créatif d’Ubisoft.

L’enjeu était de proposer aux joueurs des univers uniques leur permettant de vivre des expériences atypiques les projetant dans une immersion totale.

Si, à l’origine, les jeux vidéo étaient un moyen de vivre plusieurs vies extraordinaires (devenir un pilote de ligne, un guerrier ou encore à tueur à gages selon les jeux), les nouvelles tendances proposent des expériences à l’opposé de ces projections.

Plusieurs dizaines de milliers de joueurs seraient aujourd’hui attirés par des jeux leur permettant de réaliser des missions du quotidien : passer l’aspirateur, faire du jardinage, nettoyer sa voiture etc.

Pour Serge Hascoët les joueurs recherchent de la sérénité dans le jeu

Parmi les jeux ayant créé la surprise figure notamment « House Flipper » dont les ventes ont atteint entre 1 et 2 millions d’exemplaires sur PC.

Dans ce jeu pourtant, Serge Hascoët rappelle qu’il n’est pas question de se changer en super héros mais de rénover une maison grâce à des outils, de la décorer ou encore d’en gérer les dépenses.

Ce type de jeux rencontre un fort écho auprès des publics trentenaires qui seraient de plus en plus attirés par des jeux leur permettant de se détendre et non pas de se situer dans un contexte compétitif ou de stress.

Selon plusieurs études, ce type de jeux destinés à entretenir des maisons, des jardins ou un commerce possèdent des vertus apaisantes pour les joueurs et les rendraient plus sereins.

Selon Serge Hascoët, l’objectif pour les développeurs du jeu est alors de trouver le bon équilibre entre divertissement et réalisme des différentes tâches à effectuer. Si l’engouement pour ces jeux est assez récent, leur production n’est pas nouvelle : dès 2004 par exemple la société de développement Giants Software proposait au niveau mondial sa série « Farming Simulator », destinée à l’entretien et au développement d’exploitations agricoles.

Ainsi depuis plusieurs années, des centaines de jeux de ce type ont émergé au point de permettre l’apparition d’un nouveau marché et d’un nouvel enjeu économique.

Serge Hascoët analyse les dernières tendances

Serge Hascoët analyse ce nouveau marché de niche

Face au succès de ces nouveaux types de jeux vidéo, le marché s’est peu à peu structuré au point de faire face aujourd’hui à de nombreuses offres dans ce domaine.
Pour Serge Hascoët, l’enjeu pour les créateurs de ce modèle de jeux est de proposer des expériences originales qui se démarquent, à la fois des jeux propres à ce secteur mais aussi de ceux proposés par les grandes pontes de l’industrie vidéoludique.

L’avantage de la production de ces jeux est que les coûts de développement sont nettement moins importants et demandent surtout de bénéficier de bonnes idées.
Sur le marché européen, le leader de cette forme de jeux est PlayWay, un éditeur polonais qui s’est spécialisé dans les jeux de simulation de ce type grâce à une stratégie bien rodée.

En effet, le catalogue de jeux de simulation qu’ils proposent est simple et varié en amenant le joueur à expérimenter de nombreux jeux de rôle : devenir garagiste, rénovateur, commerçant… 

La stratégie marketing proposée par le studio est très efficace et surtout peu coûteuse : le joueur est parfois amené à voir des publicités pour des jeux qui ne sont pas encore développés mais qui permettent d’étudier le nombre de potentiels joueurs intéressés par telle ou telle nouvelle simulation. Le potentiel de rentabilité est d’autant plus important que les modèles 3D peuvent parfois être identiques d’un jeu à l’autre.

Cette forme de développement a engendré un bénéfice de plus de trente millions d’euros pour Playway en 2020.