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Month: November 2021

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Serge Hascoët décrypte les dernières tendances des jeux vidéo

Pendant plusieurs années, Serge Hascoët a été à la tête de « L’éditorial », le pôle créatif d’Ubisoft.

L’enjeu était de proposer aux joueurs des univers uniques leur permettant de vivre des expériences atypiques les projetant dans une immersion totale.

Si, à l’origine, les jeux vidéo étaient un moyen de vivre plusieurs vies extraordinaires (devenir un pilote de ligne, un guerrier ou encore à tueur à gages selon les jeux), les nouvelles tendances proposent des expériences à l’opposé de ces projections.

Plusieurs dizaines de milliers de joueurs seraient aujourd’hui attirés par des jeux leur permettant de réaliser des missions du quotidien : passer l’aspirateur, faire du jardinage, nettoyer sa voiture etc.

Pour Serge Hascoët les joueurs recherchent de la sérénité dans le jeu

Parmi les jeux ayant créé la surprise figure notamment « House Flipper » dont les ventes ont atteint entre 1 et 2 millions d’exemplaires sur PC.

Dans ce jeu pourtant, Serge Hascoët rappelle qu’il n’est pas question de se changer en super héros mais de rénover une maison grâce à des outils, de la décorer ou encore d’en gérer les dépenses.

Ce type de jeux rencontre un fort écho auprès des publics trentenaires qui seraient de plus en plus attirés par des jeux leur permettant de se détendre et non pas de se situer dans un contexte compétitif ou de stress.

Selon plusieurs études, ce type de jeux destinés à entretenir des maisons, des jardins ou un commerce possèdent des vertus apaisantes pour les joueurs et les rendraient plus sereins.

Selon Serge Hascoët, l’objectif pour les développeurs du jeu est alors de trouver le bon équilibre entre divertissement et réalisme des différentes tâches à effectuer. Si l’engouement pour ces jeux est assez récent, leur production n’est pas nouvelle : dès 2004 par exemple la société de développement Giants Software proposait au niveau mondial sa série « Farming Simulator », destinée à l’entretien et au développement d’exploitations agricoles.

Ainsi depuis plusieurs années, des centaines de jeux de ce type ont émergé au point de permettre l’apparition d’un nouveau marché et d’un nouvel enjeu économique.

Serge Hascoët analyse les dernières tendances

Serge Hascoët analyse ce nouveau marché de niche

Face au succès de ces nouveaux types de jeux vidéo, le marché s’est peu à peu structuré au point de faire face aujourd’hui à de nombreuses offres dans ce domaine.
Pour Serge Hascoët, l’enjeu pour les créateurs de ce modèle de jeux est de proposer des expériences originales qui se démarquent, à la fois des jeux propres à ce secteur mais aussi de ceux proposés par les grandes pontes de l’industrie vidéoludique.

L’avantage de la production de ces jeux est que les coûts de développement sont nettement moins importants et demandent surtout de bénéficier de bonnes idées.
Sur le marché européen, le leader de cette forme de jeux est PlayWay, un éditeur polonais qui s’est spécialisé dans les jeux de simulation de ce type grâce à une stratégie bien rodée.

En effet, le catalogue de jeux de simulation qu’ils proposent est simple et varié en amenant le joueur à expérimenter de nombreux jeux de rôle : devenir garagiste, rénovateur, commerçant… 

La stratégie marketing proposée par le studio est très efficace et surtout peu coûteuse : le joueur est parfois amené à voir des publicités pour des jeux qui ne sont pas encore développés mais qui permettent d’étudier le nombre de potentiels joueurs intéressés par telle ou telle nouvelle simulation. Le potentiel de rentabilité est d’autant plus important que les modèles 3D peuvent parfois être identiques d’un jeu à l’autre.

Cette forme de développement a engendré un bénéfice de plus de trente millions d’euros pour Playway en 2020.

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Serge Hascoët revient sur les origines de « l’état de flow »

Pendant plus de trente ans, Serge Hascoët a dirigé la direction artistique d’Ubisoft

Son ambition était alors d’imaginer les meilleurs jeux qui soient afin de proposer au joueur une expérience unique, qui lui permette d’atteindre « l’état de flow ». Cet état de satisfaction et d’engagement maximal a été étudié par Mihály Csíkszentmihályi dans les années soixante.

Comment se manifeste-t-il et comment l’atteindre ? Serge Hascoët nous répond.

Serge Hascoët décrit l’état de flow

En premier lieu, il est impératif d’expliquer en quoi consiste l’état de flow afin de savoir comment y parvenir.

Cet état se caractérise par une sensation de fluidité et de concentration maximale, à la fois du corps et de l’esprit, envers une tâche unique.

Les personnes ayant connu l’état de flow le décrivent comme un sentiment de plénitude après avoir réalisé une mission précise et atteint l’objectif qu’ils s’étaient fixé.

Mihály Csíkszentmihályi s’est tout d’abord intéressé à cet état dans le cadre du processus créatif : en observant des artistes en train de travailler, il s’est rendu qu’ils étaient absorbés par leur tâche et continuaient à travailler malgré la faim ou la fatigue qu’ils pouvait ressentir.

Serge Hascoët souligne que, dans son livre « La psychologie du bonheur », Mihály Csíkszentmihályi explique que les moments les plus satisfaisants sont ceux dans lesquels une personne est amenée à repousser ses limites volontairement pour atteindre une satisfaction d’elle-même.

L’état de flow peut ainsi être atteint dans une partie d’un jeu vidéo puisque le joueur est amené à franchir différents obstacles, grâce à sa détermination et sa concentration, avec la volonté d’atteindre le niveau supérieur. Serge Hascoët rappelle alors que les jeux sont conçus de façon à garder un équilibre entre la difficulté de la partie qui crée un challenge et la possibilité de franchir les différents caps afin de permettre la satisfaction du joueur.

Dans cet état le joueur est tellement concentré qu’il peut perdre la notion du temps. Mais que se passe-t-il au niveau cérébral à ce moment précis ? Serge Hascoët nous répond.

Serge Hascoët explique la manifestation de cet état

L’état de flow expliqué par Serge Hascoët

Si l’état de flow provoque une sensation de bonheur, comment se développe-t-elle ?

Serge Hascoët souligne que l’état de flow est en fait le contraire d’un état de conscience qui provoque un vrai changement au niveau cérébral. Il est observé un ralentissement des ondes du cerveau qui permettent d’obtenir une meilleure concentration et circulation des informations.

La partie créative du cerveau se substitue à la raison et la conscience, notamment par la libération d’hormones associées au bonheur telles que la dopamine ou la sérotonine.

Serge Hascoët note que si cet état est associé au domaine du divertissement, il joue aujourd’hui un véritable rôle dans le cadre professionnel puisqu’il permet d’être plus concentré, productif et agile dans la réalisation des différentes missions.

Il permettrait en fait d’atteindre notre potentiel créatif et de sortir de notre zone de confort.

Mais peut-on faire en sorte d’atteindre volontairement cet état ? Serge Hascoët nous donne quelques pistes.

Serge Hascoët propose quelques pistes

L’état de flow, puisqu’il relève plutôt de l’inconscient, ne peut pas être atteint simplement en essayant de se concentrer au maximum sur une tâche.

Toutefois, certaines pratiques peuvent être mises en œuvre au quotidien afin d’essayer de le trouver.

Premièrement, il est indispensable de se fixer un objectif qui soit réalisable tout en faisant en sorte qu’il constitue un défi. En effet, le cerveau doit être engagé tout en évitant le stress d’une « mission impossible ».

De plus, il est primordial que le cerveau soit habitué à la tâche pour permettre un total lâcher prise.

Aussi, Serge Hascoët note que le cerveau doit être libéré de toute distraction : il est donc recommandé d’éviter tout ce qui pourrait venir perturber la progression vers le flow telles que les discussions ou les notifications de téléphone.

Il est possible d’écouter de la musique, qui peut agir sur l’état émotionnel de la personne, à condition que celle-ci soit répétitive et sans parole.

Serge Hascoët note également que certains moments sont plus propices à la concentration que d’autres et qu’il est donc recommandé de réaliser les tâches lors de ces moments.

Enfin, il est impératif que la mission qui va être accomplie soit satisfaisante pour la personne et que celle-ci la réalise de façon pleinement volontaire afin d’augmenter les chances d’atteindre l’état de flow.

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