Lors d’une interview donnée au magazine « Game informer » en 2018, Serge Hascoët avait proposé une vision élargie du jeu vidéo : pour le créatif le gaming n’est pas seulement une question de divertissement mais également d’apprentissage.

Dans cette perspective, Serge Hascoët insistait sur l’importance de « l’âme » de l’industrie des jeux vidéo.

Après avoir passé près de trente-cinq années au sein d’Ubisoft, le directeur créatif a observé l’évolution des jeux et des expériences proposées au joueur.

Serge Hascoët rappelle la rapidité des évolutions technologiques

Parmi les caractéristiques propres à l’industrie du jeu vidéo, Serge Hascoët souligne en premier lieu la rapidité des évolutions technologiques.

Les créations sont en constante évolution afin de s’adapter aux divers bouleversements et aux nouvelles habitudes de jeux qui en découlent. En effet, les progrès permis par la 2D puis la 3D, l’avènement du scrolling et du jeu online sont des transformations majeures. Serge Hascoët souligne surtout les opportunités permises par la réalité augmentée qui offre de nouveaux espaces de jeux et un infini de possibilités.

L’évolution continue inhérente aux jeux vidéo invite les créatifs à repousser sans cesse les limites de la créativité afin d’offrir au joueur la meilleure expérience qui soit.
Pour Serge Hascoët, le divertissement offert au joueur et l’apprentissage qu’il tire de sa partie doivent rester les objectifs principaux.

Pour atteindre ce but et permettre au gamer une immersion la plus totale, la réalité du terrain doit être respectée.

Serge Hascoët souligne d’ailleurs que la source d’inspiration principale de la création d’un jeu est le terrain et la vie réelle.

La connaissance et l’expertise des territoires recréés sont des éléments indispensables à la création de jeux crédibles et réalistes.

L’observation du monde fait aussi écho à la passion de Serge Hascoët pour la photographie de rue et Ernest Hemingway.

Pour Serge Hascoët, l’élément essentiel d’un jeu vidéo est toutefois de permettre au joueur d’aller au-delà du divertissement et de lui permettre de retirer d’une partie virtuelle un apprentissage durable pour sa vie réelle.

Pour Serge Hascoët, la réalité augmentée est une des évolutions majeures

Serge Hascoët dépeint le jeu vidéo comme vecteur d’apprentissage

Pour Serge Hascoët, en ne procurant au joueur que du divertissement lors d’une partie, un pan essentiel du jeu est perdu. Le directeur créatif d’Ubisoft disait d’ailleurs en 2018 que l’industrie des jeux vidéo manquait d’âme.

Pour lui, les jeux vidéo sont un moyen de progresser et d’évoluer, en apprenant à décrypter le monde qui nous entoure, à développer les interactions avec autrui, à décrypter leur comportement et analyser leur degré de confiance et d’engagement par exemple.

Serge Hascoët défend ainsi une vision élargie du jeu vidéo, permettant d’ouvrir de nouveaux espaces de réflexions et de plus larges horizons.

En valorisant dans le processus de création les neurosciences et les sciences cognitives, le jeu vidéo peut constituer un univers au service de la science et de la recherche.

Dans ce cadre, le gaming pourrait ainsi être utilisé pour surmonter certaines difficultés rencontrées à l’école dès le plus jeune âge, comme la dyslexie par exemple.

Par ailleurs, un partenariat avec été mis en oeuvre en septembre 2019 entre l’Ecole Polytechnique et Ubisoft afin d’explorer de nouvelles opportunités de collaboration entre science et gaming.

La mise en place d’un gamelab visait à permettre la découverture de synergies et le développement d’un cercle vertueux entre les deux disciplines.

En effet, tandis que la science pouvait être mobilisée afin de renforcer la réalité des jeux vidéo, le gaming lui pouvait être considéré comme un moyen de vulgariser les concepts scientifiques.

L’apprentissage et les nouvelles opportunités permises par le gaming révèlent ainsi un infini de possibilités.