Cheville ouvrière d’Ubisoft pendant plus de trente années, Serge Hascoët a dirigé « L’éditorial », le pôle dédié à l’orientation et la production des jeux vidéo.
Fort de sa créativité et de sa vision du jeu vidéo, Serge Hascoët a été considéré comme un « propulseur de blockbusters ».
Serge Hascoët raconte aujourd’hui le processus de création d’un jeu vidéo.
Serge Hascoët revient sur son rôle au sein d’Ubisoft
Chargé de la stratégie éditoriale d’Ubisoft, le rôle de Serge Hascoët ne peut être réduit à une seule mission.
Le directeur créatif d’Ubisoft disait d’ailleurs dans une interview réalisée en 2018 pour Le Télégramme qu’il considérait « chaque matin comme un premier jour ».
Pour ce créatif, passionné de jeux vidéo japonais et de photographie, le respect du joueur dans la création d’un jeu est primordial.
La liberté qui lui est laissée doit lui permettre d’écrire sa propre histoire, de se fixer ses buts et de choisir les opportunités qui lui conviennent sans suivre un chemin déjà tracé.
Afin d’atteindre cet objectif de jeu, Serge Hascoët était chargé de définir la stratégie et de s’assurer de la qualité des jeux produits afin d’en faire de véritables marques.
Pour cela, l’enjeu était d’anticiper les envies et les attentes des joueurs à deux ans (puisqu’il s’agit de la période nécessaire à la production d’un jeu).
Un travail avec une équipe de développement, constituée principalement de créatifs, était ensuite engagé afin de décider des éléments phares du jeu, à l’image du graphisme et du game design.
L’adaptation aux évolutions technologiques et à l’intelligence artificielle était également un point primordial à prendre en considération.
Les questions relatives au niveau de la qualité du jeu étaient ensuite adressées.
Serge Hascoët aborde la question de la qualité d’un jeu
Dès lors, si chaque expérience de jeu est unique et dépendante des choix personnels du joueur, comment définir la qualité d’un jeu ?
Pour Serge Hascoët, la qualité du jeu dépend de plusieurs critères objectifs ainsi que d’une part de subjectivité.
Le premier critère objectif est celui de la fluidité du jeu, autrement dit la prise en main.
En effet, pour considérer qu’un jeu vidéo est réussi, la facilité de compréhension des possibilités offertes au joueur et de l’interface qui lui est proposée sont des éléments déterminants.
Par ailleurs, l’objectif de jeu doit être motivant pour le joueur et les sensations associées à la réalisation de ce but doivent lui procurer du plaisir.
Pour tester un prototype, Serge Hascoët raconte que de futurs clients sont invités à venir jouer au jeu pour que les équipes créatives puissent déceler leur compréhension du jeu et les sensations qu’ils éprouvent afin de l’adapter si besoin.
Dans un second temps, la subjectivité est à prendre en considération.
Pour Serge Hascoët, celle-ci est fortement dépendante de l’innovation. Elle est déterminée par l’effet de surprise qui est procuré au joueur : est-ce qu’un élément nouveau est surprenant ou prévisible pour le joueur ?
Selon Serge Hascoët, la ligne directrice dans la création d’un divertissement doit être le plaisir pour le joueur.
Le créatif considère que le but du jeu est d’attirer le joueur dans un monde dans lequel il puisse évoluer, tout en lui donnant un cadre et des références.